Le spectacle « Conversation sur le Rivage du Monde » propose un regard croisé sur l’immigration clandestine entre :
- un auteur suisse Michel Beretti,
- une metteuse en scène française Amandine Sagnes,
- une comédienne malienne Mama Koné
- et un comédien burkinabé Koami Vignon.
DATES de la tournée en France:
Dans le cadres des Théâtrales en Couserans de Saint Girons (09) :
Samedi 15 octobre à 14h : débat sur l'immigration organisé avec la Ligue des Droits de l'Homme à la mairie de St Girons
21h : "Conversation sur le Rivage du Monde" salle Roger Maurette à Prat Bonrepaux
Dans une grande ville des Etats-Unis d’Amérique pour s’abriter de l’averse, une jeune femme entre au hasard dans le premier café venu où un serveur attend ses clients.
Tous deux sont Noirs. La conversation s’engage, tissée de faux-semblants et de mensonges. Tous deux s’inventent des vies, jusqu’à ce que chacun se trouve contraint par l’autre d’avouer qu’il raconte des histoires. Ils découvrent qu’ils sont tous deux Africains, tous deux clandestins, et se confient leur invraisemblable périple, elle pour retrouver son mari qui n’a plus donné de nouvelles depuis deux ans, lui pour fuir un pays devenu dangereux et entrer dans le rêve américain, Ils se confient leurs aventures pourtant plus vraies que tous leurs contes.
A l’issue de cette conversation sur le rivage du monde, incapables de réunir leurs deux solitudes, leurs blessures sont trop à vif, ils se quittent et se perdent dans la ville immense.
Fiche technique
Durée du spectacle : 50 minutes - il peut être suivi d’un bord plateau avec les comédiens et la metteuse en scène
Public : Tout public (à partir du 12 ans)
Dimensions minimum du plateau : ouverture 6m / profondeur 4m
Système son : les musiques se trouvent sur l’ordinateur de la compagnie. Le câble qui relie l’ordinateur à la table son doit être fourni par la structure d’accueil.
Régie : la régie lumière est assurée par un technicien de la salle. Le réglage des lumières sera fait la veille ou le jour de la représentation.
La distribution
Mise en scène : Amandine Sagnes
Distribution : Koami Vignon
Mama Koné
Chorégraphie : Jean Kassim Dembélé
Musique : Archive
Lumière et Son : Amandine Sagnes et Yacouba Magassouba
Coproduction : - Institut Français du Mali
- Coopération Suisse du Mali
Coréalisation : Théâtre du Regain
Note d’intention de la metteuse en scène : Amandine Sagnes
Deux comédiens sur scène et pourtant cette pièce n’est pas un duo. Ces deux naufragés rescapés de l’immigration clandestine se livrent l’un à l’autre, s’accrochent l’un à l’autre. Les comédiens jouent ensemble pourtant cette rencontre impossible nous donne à voir deux solos dans un duo étonnant d’humour et d’émotion.
Ils racontent l’horreur de la traversée, leurs espérances, leurs désespoirs, leurs peurs. Elle vient d’arriver. Lui n’est plus qu’une caricature du noir américain, s’éloignant de ses racines chaque jour un peu plus.
La lumière et la mise en scène sont pleinement au service des comédiens qui nous livrent une histoire d’une actualité brûlante avec une émotion qui ne laissera personne indifférant. L’univers épuré met en lumière la performance éblouissante de ces deux grands comédiens.
Les espaces de danse contemporaine et les espaces musicaux donnent à la pièce une modernité évidente.
Les artistes d’aujourd’hui ne peuvent rester insensibles aux drames qui se jouent sur nos mers et nos océans. Lorsque l’on est une jeune metteuse en scène vivant dans la 6ème puissance mondiale, que pouvons-nous savoir du désespoir qui pousse de nombreux Africains à quitter ceux qu’ils aiment et à mettre leur vie en danger pour tenter leur chance ailleurs ?
L’espoir sera-t-il toujours plus fort que la peur de la mort ? Cette pièce est sobre et puissante, belle et utile.
Une rencontre multi-culturelle
Ce spectacle est né d’une rencontre entre l’Association française Layidou et la Compagnie Côté-Court du Mali :
- La Compagnie Côté-Court a pour mission de contribuer à la promotion de la culture malienne et espère oeuvrer à éveiller la conscience des peuples surtout celle de la jeunesse, appelée à relever les multiples défis qui l’attendent.
- L’Association Layidou a travaillé pendant plusieurs années sur le développement de la culture au Mali et en France.
- Amandine Sagnes, sa chargée de projet, a dirigé pendant deux ans un Espace Culturel à Bamako dans le cadre d’un projet de coopération décentralisée du Ministère des Affaires Etrangères français.
Depuis 2013, Amandine Sagnes participe à chaque création de la chorégraphe Kettly Noël pour assurer la direction d’acteur : « Fanta Kaba », « Un Tango avec le Baron » et « Je ne suis plus une Femme Noire ».
Elle l’accompagne sur les tournées internationales ce qui lui permet de découvrir de plus près la danse contemporaine. Cette collaboration marque un tournant dans son travail et marquera ses prochaines mises en scène.
Note d’intention de l’auteur : Michel Beretti
Vivant une partie du temps en Afrique de l’Ouest, j’en suis venu tout naturellement à écrire pour des amis comédiens. Il y a deux ans, le directeur du Centre Culturel de Parakou, dans le Nord du Bénin, m’a demandé si je voulais écrire une pièce sur l’immigration : il entendait CONTRE l’immigration, car, disait-il, c’est ici qu’il faut se battre pour faire vivre ce pays. A mon intention il avait recueilli des témoignages sur des expériences malheureuses ou tragiques d’immigrants en France. Je recevais moi-même les visites de candidats au départ qui venaient me voir les yeux brillants du rêve européen.
Sur l’autre continent, je vivais aussi cette réalité : des réussites bien sûr, mais aussi les fins de mois difficiles en France quand on a un petit salaire, le chômage croissant, les sans-papiers exploitables à merci, les prostituées, la montée des réactions identitaires et xénophobes en Europe, et les cadavres venant s’échouer sur les plages de l’Europe, quelquefois sous le regard tranquille des touristes en vacances.
Je n’ai pas pu écrire cette pièce qui devait s’appeler Nan gni / Hi, en fon : Rester / Partir. Ce n’est pas à moi, écrivain blanc résidant une partie du temps en Afrique de dire aux Africains qu’ils feraient mieux de rester chez eux, même si c’est pour expliquer qu’il faudrait éviter l’hémorragie des forces vives de leur pays et que les passeurs sont les nouveaux négriers du 21e siècle.
L’autre solution, représenter les souffrances des migrants clandestins dans leur voyage vers l’Eldorado européen, me paraissait tout aussi impraticable. Ces souffrances, ces morts, les spectateurs des théâtres en France les connaissent et s’en émeuvent. Quant aux spectateurs africains, l’effet serait le même : un peu comme si nous voulions les décourager de tenter l’aventure et leur refuser de partager notre prospérité.
Conversation sur le rivage du monde est né de cette double impossibilité. La pièce met en scène deux migrants clandestins originaires d’Afrique, un homme et une femme, qui se rencontrent par hasard à New York, après avoir accompli tous deux un incroyable périple. Leurs motivations sont à l’opposé : elle est partie pour retrouver son mari qui ne lui donne plus de nouvelles ; lui est parti parce qu’il veut devenir danseur et qu’il vient d’un pays en proie au chaos où danser est considéré comme un acte de rébellion.
Lui est clandestin, travaillant « au noir » comme garçon de café ; elle est perdue dans New York, ne sachant que faire ni où aller, après avoir découvert que son mari vivait maintenant avec une Blanche. Pour ne pas perdre la face, ces deux naufragés de la vie vont se mentir, se raconter des histoires de plus en plus abracadabrantes. Conversation… est aussi une comédie.
Jusqu’à ce que la vérité se fasse jour et que les masques tombent. Alors les récits de leurs aventures et de leurs souffrances s’entrecroisent en deux monologues parallèles. Conversation… est le récit d’un drame qui ne cesse de se répéter.
Partir ainsi, c’est abandonner une part de soi-même. Cet homme et cette femme pourraient s’entraider, réunir leurs deux solitudes, mais ils ont trop souffert pour ne pas se blesser mutuellement, aussi parce que le poids des traditions devenues absurdes dans leur situation les éloigne l’un de l’autre.
Le temps d’une averse, ils se sont trouvés réunis, ils ont raté ce qui était peut-être leur chance, et se perdent.
Conditions financières
Contactez nous pour connaitre le tarif du spectacle.
Tarif dégressif pour plusieurs représentations dans le même lieu.
ACCUEIL : hébergement et repas pour 3 personnes au tarif Syndéac ou prise en charge directe
TRANSPORTS : 0.80€ du kilomètre au départ de Lézignan-Corbières (11) ou de la ville précédente de la tournée
DROITS D’AUTEUR : SACD
CONTACTS diffusion
Jean-Pierre Rigaud
06 10 26 96 26
jprigaud.diffusion@gmail.com